Cancer du sein: 1,3 million d'Américaines traitées inutilement

http://www.psychomedia.qc.ca/cancer-du-sein/2012-11-23/surdiagnostic-depistage

Soumis par Gestion le 23 novembre 2012

Environ le tiers des tumeurs découvertes dans les programmes de dépistage du cancer du sein par mammographie n'auraient probablement pas évolué en maladie, selon une étude publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine (NEJM). En 30 ans, ces programmes auraient ainsi exposé inutilement plus de 1,3 millions de femmes au coût et au traumatisme de lourds traitements (tels que chirurgie, radiothérapie, thérapie hormonale et chimiothérapie).

Gilbert Welch du Dartmouth Institute et Archie Bleyer ont analysé les données de dépistage recueillies par le National Cancer Institute et le Centers for Disease Control and Prevention entre 1976 et 2008.

Les programmes de dépistage sont peu efficaces pour détecter plus rapidement les cancers graves et contribuent peu à diminuer la mortalité, concluent les chercheurs. La forte baisse de la mortalité liée au cancer du sein s'explique surtout par l'amélioration des traitements plutôt que par la détection précoce.

Les promoteurs du dépistage encouragent le public à croire deux choses qui ne sont pas vraies, écrit Gilbert Welch dans le New York Times:

- que chaque femme qui a eu un cancer diagnostiqué dans un programme de dépistage a eu la vie sauvée: ces survivantes sont beaucoup plus susceptibles d'avoir été victimes d'un surdiagnostic, dit-il.

- que les femmes qui sont décédées d'un cancer du sein auraient pu être sauvées par le dépistage: le dépistage s'avère peu efficace pour diagnostiquer plus tôt les cancers mortels.

Les résultats de cette étude concernent les programmes de dépistage généralisés, soulignent les chercheurs qui précisent que la mammographie demeure très pertinente pour les femmes qui présentent des signes particuliers d'anomalies ou des facteurs de risque.

Pour chaque vie sauvée, les programmes de dépistage du cancer du sein entraînent un surdiagnostic chez trois femmes, concluait de son côté une étude publiée dans le Lancet en octobre dernier.